le jour du macaron
Oui, je sais, le jour du macaron, le vrai, c'est celui-ci (et c'est le 20 mars... d'ailleurs, qui veut venir déguster des macarons avec moi chez Pierre Hermé, hmmmm?) Mais celui dont je vais vous parler, le jour-off, si vous voulez, c'est celui qui s'est déroulé samedi, at home. Grâce à Silo et Audrey (merci les filles!), je me suis décidée à bouger un peu mon popotin et à ne pas rester sur l'échec de mes précédents macarons. Et, à la demande générale, je vous en offre le récit in-té-gral (comment ça, vous n'avez rien demandé?)
Samedi, donc, branle-bas de combat. Maryse, passoire-tamis (achetée pour l'occasion, trop galéré la dernière fois...), balance pas du tout fiable (ben oui, je n'allais pas investir dans tout l'attirail quand même), sucre, blancs d'œufs, amandes et citron: tout est prêt! Mes premiers macarons-citron seront mangeables, c'est moi qui vous le dit! Première étape: la pesée. Alors là, au risque de me répéter, j'ai une balance pas du tout électronique, donc à peu près aussi précise qu'une montre sans aiguilles. Et au bout d'un moment, j'ai beau ajouter des cuillères de sucre glace, rien ne change. Booooon, on va dire que c'est ok pour les doses.
Deuxième étape, on passe le sucre et les amandes au tamis. Et là, miracle! Ça ne me prend pas des heures comme la dernière fois, où j'ai sué sang et eau (ou presque), pour tamiser avec une toute petite passoire de rien du tout! Je me félicite donc de cet achat ingénieux et je passe à la suite.
Troisième étape: les œufs en neige. Là je vous rassure, ça fait des lustres que j'utilise un batteur électrique. J'avais beau ne pas être équipée question tamis, pas question de battre des blancs à la main! Étape pas difficile, mais néanmoins nécessaire. Et à la fin, pour colorer mes blancs trop blancs, un joli splash de colorant couleur citron. Étape suivante, on mélange les blancs avec le sucre et les amandes.
Confiante, après avoir vu cette vidéo, celle-ci et celle-là, je crois que je commence à comprendre le coup de main. Je macaronne, je macaronne, je macaronne (et tout à coup, je me prends pour Christophe Michalak dans son atelier...). Parvenue à un beau mélange lisse, brillant mais pas trop liquide (un petit peu terne quand même à mon goût, mais passons), je me saisis de ma poche à douille, préalablement fermée par une pince à linge pour lui éviter de filer entre mes doigts (astuce trouvée ici).
Et alors là, vous ne pouvez pas voir sur les images à quel point je suis concentrée pour disposer des petits tas sur la plaque, tirant la langue pour éviter la catastrophe. Un jour, je le jure, j'irai aussi vite que ça. Ouf, c'est fait, mes petits macarons sont fin prêt à crouter, LA fameuse étape délicate (mais qu'est ce qui n'est pas délicat dans la recette des macarons, finalement?) Je les abandonne donc une bonne demi-heure, puis touche délicatement du bout du doigt. Non, pas encore. Une autre demi-heure. Ah? Ça y est, ils commencent à être plus résistants. Encore un petit peu d'attente, et ils sont prêts à être enfournés.
A 160°? Mais oui, bien sûr! Mon four, sachez-le, n'a que trois options: éteint, allumé doucement, et allumé fort en faisant plus de bruit. Mmmmmoui, alors on va dire doucement. Et au bout de 12 minutes exactement, un coup d'oeil nerveux par la vitre. crotte de bique, point de collerette, point de levage non plus. On va les laisser encore deux minutes. Ben non, toujours pas. Au final, ce sont des petits palets délicats (trèèèèès friables), fort bons, mais pas des macarons.
Je renonce à la garniture citronnée, qui risque de prendre le dessus sur le goût si léger de ces mini gâteaux aux amandes. Mais contrairement à la dernière fois, ils ont vraiment un goût de macaron. Un peu frustrant d'ailleurs, parce qu'à peine croqués, ils s'émiettent en bouche en donnant envie de courir chez Ladurée... Je vous passe la description de la deuxième fournée, si bien formée et si bien croutée (ah? on va y arriver alors?), mais complètement grillée par mon four pourtant à la même température (grrrrr!)
Si je veux faire le bilan de mon atelier-pâtisserie, j'en arrive à plusieurs conclusions différentes:
a - ma balance est à jeter à la poubelle n'est pas assez précise
b - je macaronne n'importe comment
c - mon four est à balancer par la fenêtre manque aussi de précision
d - les trois
Comme il n'est pas question que j'aille payer des mille et des cent pour des cours de macarons chez Lenôtre, et que ce n'est pas demain la veille que je pourrai changer mon four (change déjà d'appartement, cocotte, le four de pâtissier n'est pas pour tout de suite...), ne me reste plus qu'une solution. C'est décidé, j'investis dans une balance électronique avant la prochaine fois! Ben oui, vous pensiez que je serais découragée? Que nenni, je me suis tellement amusée que je recommence très bientôt! En attendant, je file voir les vôtres...
(Petite jeu: dans ce récit décousu se cachent des grands noms du macarons, saurez-vous les retrouver?)
Reportage photo: Beautiful Poussin Merci mon chéri!